Vers un nouveau management

S'il y a bien une chose que j'ai relevée avec l'expérience, c'est que le management n'évolue pas au même rythme que le reste du monde : il est constamment à la traîne, en matière d'innovation. J'ai donc bien apprécié le symposium à Cape Town auquel j'ai participé mardi dernier, car un intervenant y a fait part de trois exemples de management insolite réussis. Très différents les uns des autres, ceux-ci montrent cependant qu'il est possible de sortir des sentiers battus dans le domaine. Au Brésil, les employés de Fiat ont pris une étrange habitude : ils exposent tous les matins leur humeur, quand vient le moment de leur prise de poste. Ceux qui expriment être en rouge sont aussitôt reçus par un manager et un chargé de la fonction R.H (à peu près 80% des ouvriers se signalent en rouge une fois par an). Cette stratégie est intéressante car l'entreprise autorise ainsi (et même cède la responsabilité de) la déclaration d'un mal-être à l'ouvrier et non au management. Au Brésil toujours, chez Semco cette fois (3000 salariés), les employés qui le désirent (environ 75 %) ont la possibilité de : choisir eux-mêmes leurs salaires, venir travailler à l'heure qu'ils veulent, s'organiser à leur guise. La seule condition ? S'engager sur un objectif et l'atteindre. Et ceux qui s'emploieraient à ne pas le faire doivent en répondre, non pas à leur responsable, mais à l'entreprise toute entière. Un choix de management qui aurait bien du mal à s'imposer dans de nombreuses entreprises, qui voient en leurs salariés des ennemis potentiels plutôt que des collaborateurs (on se souvient notamment de l'exemple d'Ikea, qui surveillait ses employés de toutes les manières possibles). En France, la SNCF a quant à elle créé une intéressante "communauté managériale". Un portail, accessible à tous les encadrants, leur permet en effet de débattre de leurs pratiques, et même de disposer d'un numéro de téléphone direct s'ils veulent bénéficier d'un conseil (par une personne autre que son manager, s'entend). Cette recette est d'autant plus rentable pour des entreprises où les managers sont si sectionnés dans leurs missions qu'ils se retrouvent seuls face à des situations managériales pour lesquelles ils ne trouvent pas de solutions. Elle permet ainsi de renforcer les liens entre managers qui travaillent sur des problématiques semblables. La possibilité de pouvoir partager entre équipiers offre aussi une meilleure transparence dans les échanges, ce qui améliorer la communication globale, la fluidité de l'entreprise. A travers ces quelques exemples, ce symposium à Cape Town a montré combien le management à l'ancienne manquait de créativité, et combien il ne risquait pas de séduire les prochaines générations, avides de nouveaux modèles, de davantage de liberté et de collaborative. Les entreprises qui ont pris acte d'un tel changement dans les esprits sont celles qui attireront les meilleurs éléments, dans les années à venir. Je vous laisse le lien vers le site de l’organisateur qui est l’Agence Séminaire en Afrique du Sud, vous y trouverez toutes les présentations – suivez le lien.